Le racisme, c’est faire coïncider des caractéristiques générales ou spécifiques négatives à un groupe. Cela se concrétise par des traitements inégalitaires, des violences et des insultes, qui frappent des groupes entiers. Ce sont ces minorités qui sont discriminées – chacune selon des dynamiques particulières – et non de simples individus. Pour Ecolo, la reconnaissance des minorités ethnoculturelles participe de la refondation nécessaire de l’antiracisme. La promotion du vivre ensemble et de la diversité est évidemment nécessaire mais n’est pas suffisante pour faire reculer le racisme.
Ecolo a toujours lutté contre le racisme et constate que celui-ci a tendance à se développer de manière inquiétante en période de crise. Il se répand parallèlement à la croissance des inégalités dans notre société. Tous les jours, des citoyens issus de l’immigration font l’expérience de l’humiliation et du mépris par leur simple apparence. La panne de l’ascenseur social dans les quartiers populaires ajoutée à ce mépris quotidien provoque chez bon nombre de personnes un sentiment de révolte qui peut se traduire dans certains cas par une forme de repli communautaire.
La lutte contre le racisme et les discriminations ne peut être reléguée au second plan. Ecolo entend porter de front la justice sociale et la lutte contre le racisme.
Proposition : Organiser un Plan interfédéral d’actions pour lutter contre le racisme
De nombreuses recherches ainsi que les rapports du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLCR) démontrent que la discrimination raciale, le racisme, l’inégalité sur base de l’origine ou de la nationalité sont toujours des réalités et que s’y attaquer nécessite une approche concertée et coordonnée.
C’est dans cet esprit qu’Ecolo propose l’adoption d’un Plan d’action interfédéral de lutte contre le racisme. La lutte contre le racisme doit être à l’agenda de l’ensemble des gouvernements et se mener en concertation avec les acteurs associatifs et de terrain.
Proposition : Soutenir l’associatif luttant contre le racisme
La dispersion des moyens et la difficulté à en obtenir ne permet pas de mener un combat critique du racisme. Une refondation de l’antiracisme ne peut faire l’économie d’une réflexion sur les acteurs de la lutte contre le racisme. La lutte contre le racisme a longtemps été animée par les secteurs progressistes de la société belge. Ecolo y a contribué depuis ses débuts. Toutefois, nous pensons qu’il est aujourd’hui impératif d’inclure dans les différents dispositifs de lutte contre le racisme les personnes issues de l’immigration. Les premières victimes du racisme doivent aussi être les acteurs de leur propre émancipation. Pour faire converger toutes les forces positives, il est indispensable de dépasser la structuration associative pilarisée traditionnelle.
Proposition : Garantir la liberté d’expression, lutter contre la (cyber)haine
Ecolo refuse avec force l’idée d’une hiérarchie entre les racismes. Les différentes formes de racisme doivent être combattues de front.
Cela étant, à côté de l’antisémitisme qu’il faut, plus que jamais, continuer à combattre, s’est développée l’islamophobie (ou racisme anti-musulman). Ils s’appuient sur une parole raciste de plus en plus libérée et dangereuse pour la cohésion sociale. Outre des actions concrètes et la systématisation de l’application des lois contre le racisme et la xénophobie, il est nécessaire de soutenir les associations de proximité.
Il est néanmoins utile de rappeler que, pour Ecolo, la critique d’une religion ou de la politique d’un Etat étranger ne peut être automatiquement assimilée à du racisme. Par ailleurs, la lutte contre le racisme ne doit pas limiter le principe de la liberté d’expression.
Le phénomène de la cyber-haine se développe également. S’il est difficile d’agir sur le contenu de certains sites, les responsabilités des hébergeurs, des modérateurs, etc. existent bel et bien en droit belge. Il est donc nécessaire de poursuivre les différentes campagnes de sensibilisation et d’information, notamment à leur égard, mais aussi du grand public.