Chaque enfant en situation de handicap doit bénéficier d’un projet éducatif et scolaire individualisé, qu’il soit scolarisé dans l’enseignement ordinaire ou spécialisé. A cette fin, les écoles spécialisées et les équipes éducatives doivent être soutenues, tandis que les écoles ordinaires et spécialisées doivent être encouragées à travailler en synergie les unes avec les autres, en particulier pour faire bénéficier l’enseignement ordinaire de l’expertise acquise au sein de l’enseignement spécialisé.
Le décret « intégration »a permis d’augmenter le nombre d’enfants handicapés dans l’enseignement ordinaire et de les faire bénéficier d’un accompagnement plus adapté. Néanmoins, des freins subsistent à l’intégration effective dans l’enseignement ordinaire : les préjugés, le coût, le transport, un certain cloisonnement entre les deux types d’enseignement …
Pour y remédier, Ecolo propose :
- de mieux organiser la communication entre l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé ;
- de permettre, tant au Centre PMS chargé de la guidance dans l’école d’enseignement ordinaire qu’au Centre PMS de l’école d’enseignement spécialisé, de suivre un même enfant en projet d’intégration. « Comptabiliser » un tel suivi des deux côtés devrait ainsi permettre de dégager du temps au sein des Centres PMS pour la coordination des projets d’intégration entre les différents acteurs (scolaires ou extrascolaires) impliqués, la famille et l’enfant, et pour accompagner davantage la transition, parfois difficile, entre l’enseignement primaire et secondaire ;
- de soutenir et de renforcer la capacité d’action des partenaires de l’aide à l’intégration, notamment les Services d’aide précoce (SAP), les Services d’accompagnement (SA) et les Services d’aide à l’intégration (SAI), dont l’expertise en matière de handicap permet de préparer et de suivre le projet d’intégration au sein d’une école ordinaire ou spécialisée ;
- d’intégrer, à la réflexion sur l’allongement de la formation initiale des enseignants, une ouverture à l’enseignement spécialisé et une formation à l’intégration scolaire des enfants en situation de handicap. Il en va de même pour la formation continue des enseignants déjà en place ;
- d’encourager et de donner les moyens aux écoles qui s’adressent aux personnes handicapées physiques de type 4 de mettre en œuvre le « décret intégration » et ainsi permettre à leurs élèves de fréquenter un établissement de l’enseignement ordinaire ;
- de répondre autrement aux besoins des élèves du primaire en difficulté d’apprentissage que par l’orientation de facto vers l’enseignement spécialisé (de type 8 en particulier). L’enseignement spécialisé de type 8 s’adresse aux élèves présentant des troubles de l’apprentissage et du développement du langage mais s’apparente aujourd’hui davantage à une filière de relégation. Les tests d’orientation doivent être objectivés et ne pas introduire de biais socio-économiques ou culturels afin de ne pas orienter vers l’enseignement spécialisé de type 8 des élèves issus de milieux fragilisés ou ayant des difficultés en français en raison de leur origine. L’enseignement ordinaire doit renforcer la remédiation immédiate et mettre en place des stratégies éducatives afin que seuls les élèves qui rencontrent effectivement des troubles de l’apprentissage bénéficient d’un enseignement spécialisé. Ecolo veut travailler en ce sens avec les équipes éducatives, les acteurs extrascolaires et les Centres PMS, notamment via la formation initiale et continuée des enseignants ;
- de prévoir des aménagements raisonnables dans les écoles ordinaires afin de permettre le libre choix d’école à chaque parent, que leur enfant soit en situation de handicap ou non.
Dans une optique d’enseignement inclusif, le Décret intégration est donc une bonne première étape mais il faut aller plus loin. Les écoles ordinaires doivent être partie prenante de l’inclusion en disposant d’infrastructures accessibles, de matériel pédagogique adapté aux particularités de leurs élèves et d’équipes éducatives formées aux spécificités du handicap.
Enfin, une attention particulière sera portée à la langue des signes, langue reconnue officiellement par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ecolo souhaite un renfort important tant au niveau de la formation que de la reconnaissance des expériences d’intégration scolaire menées dans l’ordinaire.