La première expérience professionnelle est la plus difficile à acquérir, tout en étant souvent la condition de l’engagement par des employeurs soucieux d’obtenir les services de travailleurs directement opérationnels. C’est un paradoxe qu’il faut résoudre, au risque de voir une génération de travailleurs sacrifiée sur l’autel de la crise économique.
Ecolo propose donc l’instauration d’un contrat jeune, comme droit ouvert à tous les jeunes de 18 à 25 ans (ou durant les deux premières années après avoir quitté le système scolaire) de vivre une première expérience professionnelle utile, dans de bonnes conditions. Ce contrat jeune constitue une réelle alternative au stage d’insertion professionnelle (ex-stage d’attente) et doit permettre à tout jeune sortant de l’école, qui le souhaite, d’exercer un travail d’intérêt général qui répond à des vrais besoins et pour lequel on lui propose un contrat de 6 mois (renouvelable une fois). Le contrat jeune ne doit pas être assimilé au stage de transition en ce sens qu’il permet une participation de tous les jeunes (pas de restriction de diplôme) et ne s’articule pas exclusivement autour de la formation et de l’insertion professionnelle. En effet, à travers sa mise en place exclusive dans les pouvoirs locaux et les associations, il met l’accent également sur une démarche sociale et citoyenne.
Le contrat jeune est donc une possibilité pour chaque jeune qui le souhaite de se former, de découvrir le monde du travail et de s’engager sur le terrain social, culturel, sportif plutôt que d’être contraint à l’inactivité dans le cadre du stage d’insertion professionnelle.
Le contrat jeune permettrait d’acquérir une véritable expérience de travail et des compétences utiles pour un futur parcours professionnel. Le contrat jeune s’exercerait prioritairement sur le territoire communal, au sein des communes et CPAS ou au sein d’associations reconnues (secteur non marchand). Il serait également possible d’exercer ce contrat sur le territoire d’une autre commune, dans son bassin de vie ou en participant à des chantiers internationaux. Le jeune pourrait également exercer une activité ou plusieurs missions pour un ou plusieurs employeurs différents pendant la durée du contrat. Le contrat jeune ne pourrait, bien sûr, pas se substituer à un emploi régulier, raison pour laquelle il serait limité dans le temps.
Le temps plein serait consacré pour partie (à mi-temps par exemple) au travail et pour partie (l’autre mi-temps) à la recherche d’emploi ou à la formation. Le mi-temps « travail » serait rémunéré au salaire minimum garanti et subsidié en grande partie par les pouvoirs publics. Le mi-temps « recherche d’emploi » permettrait au jeune de prendre du temps pour présenter sa candidature auprès d’employeurs, suivre une formation pour mieux connaître un métier … Durant ce mi-temps, le jeune pourrait être autonome ou se faire accompagner.
L’exercice d’un contrat jeune de six mois serait une preuve suffisante d’activation pour obtenir les allocations d’insertion. De même, le contrat jeune pourrait être abandonné si le jeune trouve un emploi ailleurs (ou poursuivi si cet emploi est à temps partiel et compatible). Les frais de déplacements seraient remboursés, comme pour un contrat de travail normal.
Le dispositif serait accessible à tous les jeunes, qualifiés ou moins qualifiés. Il faudra veiller, pour ce faire, à offrir une gamme d’activités variées dont voici quelques exemples : une ou un jeune sportif qui entraîne et coache des équipes d’un club ; une ou un jeune qui renforce le pôle « logistique » d’une maison de repos ; une ou un jeune qui participe à un chantier de reconstruction, lors d’une catastrophe écologique ou humanitaire ; une ou un jeune comptable qui renforce le service « finances » du CPAS ; etc.