En février 2016, j’ai eu l’occasion de me rendre à Grenoble, une ville bien connue par sa route vers les Alpes françaises. Ce que l’on connait moins de cette métropole c’est l’arrivée en 2014 de citoyens, de la gauche et d’Europe Ecologie les Verts qui ont changé le visage politique de la ville.

Petit retour en arrière et focus sur leur victoire !

Dans beaucoup de démocraties, le changement radical de pouvoir n’est pas un cas isolé. En réalité déjà en Belgique des tentatives de renverser des tendances ont été essayées par le passé. Pourtant à Grenoble comme dans plusieurs villes belges, il s’agit avant tout de stopper des politiques qui n’ont plus que le pouvoir sur les lèvres. Là où l’alternance ne représente plus une priorité, en général elle ne l’est pas.

A Grenoble aussi les partis traditionnels ont leurs casseroles cela a été le cas avec la gestion financière de la compagnie publique des eaux de la ville. C’est là le déclenchement ou même la goute qui a fait déborder le vase.

Des partis qui ne donnent plus confiance.

C’est peut-être là le défi qui attend les partis politiques actuels. Les citoyen.ne.s à Grenoble ne peuvent plus laisser cette politique empêcher le développement économique et culturel de leur ville entre les mains d’élus qui gèrent de manière chaotique l’argent public. Au contraire, ils veulent jouer au jeu mais pas seulement sur le banc de touche.

A Bruxelles également certaines voix commencent à bien se faire entendre. Mais que font nos élus? Pourquoi un tel décalage ? … Les décisions sont le fruit de leur responsabilité, la raison de leur élection est de représenter les idées que le citoyen a choisi. Pourtant le décalage existe, il a tendance à créer une méfiance.

Des citoyens prennent le pouvoir !

A Grenoble le Rassemblement citoyen est présent à la municipalité. Il est vrai la gauche et Europe Ecologie les Verts ont rejoint l’idée. Il était essentiel pour les grenoblois.ses de reprendre les clés de la ville. En effet chacun a raison pour sa rue, son quartier, sa Ville. Le citoyen n’est plus seulement un électeur mais aussi acteur des décisions. Les budgets participatifs se chiffrent en millions d’euros pour permettre à ce que chaque citoyen puisse faire avancer ses projets.

La métropole française a fait plus grand encore. Chaque conseiller municipal a reçu sa part de responsabilité. Il n’est pas juste représentant des habitants, mais il travaille sur un dossier spécifique. Il n’est pas possible pour eux d’avoir une vie politique à temps plein. Bien au contraire, il y a un retour vers la société civile, par un emploi qui n’est pas politique. Il n’est donc pas impossible de voir un élu travailler deux jours pour la municipalité et le reste du temps avoir un emploi dans le secteur public ou privé.

Chez nous, un scénario pareil représenterait une bombe, un électrochoc et pourtant il pourrait bien ramener les citoyen.ne.s à prendre en main notre ville. Serait-il possible d’imaginer des coûts exorbitants pour un stade national et non bruxellois? Pourrions-nous imaginer une mobilité qui répond à tous les enjeux habitants compris? Serions-nous capables de réaliser des projets de logements, de nouveaux espaces verts et culturels ?

La réponse ne se trouve pas dans la volonté mais la capacité à décider dans son ensemble. La participation n’est pas uniquement l’approbation et le désaccord sur une partie ou tout un projet. Mais c’est la préparation d’un projet et pouvoir à la fin arriver à une décision commune, créer l’accord.

Et si …

Demain, enfin aux prochains scrutins, les citoyens seront-ils volontaires, prêts à s’engager à Bruxelles ? C’est une question compliquée. Il y a ceux qui sont prêts à collaborer, il y a ceux qui n’iront pas voter parce qu’il n’y a plus d’espoir. Et pourtant, le citoyen reste le seul à pouvoir faire le changement, créer le rêve et l’espoir d’un ville qui leur ressemble. A Grenoble par exemple, il n’a pas fallu être élu, il faut maintenant prouver que leur choix est le bon. Cette année en 2016 plus de 300 projets sont mis en avant par les habitants et le tissu associatif. Tous ces projets permettent une amélioration de la cohésion sociale et également environnementale. Peut-être est-ce le futur projet de société …

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