Généraliser l’apprentissage précoce des langues – Ecole bilingue à Bruxelles

Pour Ecolo, la maîtrise d’une ou de plusieurs langues, c’est d’abord et avant tout une ouverture sur le monde, une invitation à la découverte de la diversité culturelle. Mais il faut également admettre que la maîtrise d’une, voire de plusieurs langues étrangères, est aujourd’hui devenu un sésame à l’intégration professionnelle. Il est symptomatique de constater que les formations en langues étrangères, à côté des formations à l’utilisation des NTIC, occupent une place prépondérante dans l’offre de formation pour les demandeurs d’emploi ainsi qu’au sein de l’enseignement supérieur et de promotion sociale.

Ecolo pose le constat d’un enseignement des langues à deux vitesses et regrette que si peu ait été fait au cours de la législature écoulée en la matière. En effet, d’un côté, on trouve la grande majorité des écoles, à savoir celles qui organisent l’enseignement des langues selon le schéma classique et minimal des deux heures par semaine dès la 5e primaire en Wallonie et de trois heures hebdomadaires dès la 3e primaire et cinq heures dès la 5e primaire à Bruxelles ou dans les communes à statut spécial. De l’autre, on voit se développer de plus en plus la pratique de l’immersion linguistique qui dynamise souvent les écoles et les équipes pédagogiques. Et entre les deux, il y a bien sûr des initiatives locales, bricolées à partir de la bonne volonté des équipes éducatives… et des moyens mis à disposition par les pouvoirs organisateurs. Face à ces diverses situations, Ecolo a fait son choix : l’apprentissage précoce pour tous.

Concrètement, il s’agit de s’engager simultanément sur plusieurs voies complémentaires :

  • la généralisation des activités d’éveil aux langues dès la 3e maternelle ;
  • l’introduction progressive du cours de deuxième langue obligatoire dès la première primaire dans toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
  • la simplification des parcours d’apprentissage : pour renforcer la cohérence des parcours d’apprentissage des langues, Ecolo propose de définir des priorités en matière d’apprentissage des langues par bassin, en fonction des réalités locales ;
  • faire de la formation initiale et continue des enseignants un levier de l’amélioration de l’apprentissage des langues ;
  • conclure un accord de coopération avec les Communautés flamande et germanophone afin de faciliter les échanges d’enseignants et d’élèves, en particulier à Bruxelles et le long des frontières linguistiques ;
  • explorer la piste du renforcement des langues d’origine des élèves en permettant à des acteurs associatifs locaux de donner des cours de langue d’origine après les cours dans les établissements scolaires. Les études menées en la matière indiquent en effet qu’en renforçant la langue d’origine des élèves, on renforce leur compétence linguistique globale et on facilite leurs apprentissages dans toutes les autres matières ;
  • en Région de Bruxelles-Capitale, Ecolo propose aussi que soit activée la piste des écoles bilingues français-néerlandais, à l’instar de l’expérience concluante d’écoles bilingues français-allemand menée en Communauté germanophone. Un enseignement bilingue, de la première année maternelle à la sixième année secondaire, permettrait en effet de former une génération de véritables bilingues.

Quant aux expériences d’immersion linguistique qui se développent, Ecolo entend préciser les balises dans lesquelles elles doivent se développer. Il s’agit de s’assurer de la qualité effective de l’ensemble des apprentissages au sein de cette formule, et également d’éviter que cette offre d’enseignement ne renforce la dualisation du quasi-marché scolaire, au détriment des élèves et des enseignants. Ainsi, Ecolo souhaite notamment que l’évaluation des expériences en cours et le choix d’une école de s’engager dans un projet d’immersion linguistique soient réalisés à l’échelle du bassin scolaire, c’est-à-dire qu’il s’intègre dans une vision globale de l’offre d’enseignement, sur un territoire donné, tous réseaux confondus. En outre, Ecolo engage la Fédération Wallonie-Bruxelles à intégrer, dans sa réflexion sur l’allongement de la formation initiale des enseignants, la nécessité de former les futurs enseignants francophones qui se destinent à l’enseignement en immersion en co-diplomation avec des Universités et Hautes Ecoles flamandes (comme cela se fait déjà avec succès dans certaines Hautes Ecoles).

Enfin, Ecolo ne peut accepter que les jeunes inscrits dans certaines filières qualifiantes soient privés de cours de deuxième langue, car cela participe à la difficulté de trouver un emploi, particulièrement à Bruxelles où la maîtrise du néerlandais conditionne l’accès aux emplois, même peu qualifiés. Il importe bien sûr que le contenu de ces cours de deuxième langue soit adapté à la spécificité des filières qualifiantes.

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