Dynamiser la carrière enseignante

La carrière enseignante se caractérise par son caractère uniforme et rectiligne. Si la plupart des enseignants aiment leur métier, il n’empêche que beaucoup voudraient parfois se ressourcer dans d’autres fonctions à l’intérieur ou à l’extérieur de l’école, partager leur expérience acquise, expérimenter une autre profession pour revenir ensuite vers l’enseignement, découvrir un autre public scolaire, ou tout simplement rapprocher leur lieu de travail de leur domicile. De même, de nombreux enseignants disposent de ressources personnelles qui sont insuffisamment valorisées par le système actuel.

Ecolo estime que ce manque d’opportunités de mobilité n’est pas étranger au sentiment d’usure qui se répand dans le corps enseignant. Il importe donc de proposer des mesures concrètes pour dynamiser et réalimenter la carrière enseignante.

C’est ce qui amène Ecolo à mettre en débat le principe d’une carrière désormais fondée sur la rencontre du « projet professionnel » de l’enseignant avec les besoins de l’école, du PO, voire plus largement du « bassin ». Cette formule, qui est notamment pratiquée dans certains länder allemands, prévoit que, tous les cinq ans, l’enseignant couche sur papier ses souhaits professionnels pour les cinq années scolaires à venir (affectation, matières à enseigner, ressources personnelles à mettre à disposition de la communauté scolaire, formation continue, détachement pour d’autres fonctions à l’intérieur de l’école, comme le tutorat, l’animation ou la coordination pédagogique, ou éventuellement à l’extérieur de l’école : associations culturelles, activités associatives ou d’éducation permanente, …). Ces souhaits sont alors confrontés non seulement au cadastre des besoins de son école et de son pouvoir organisateur, mais également à ceux d’un groupe d’écoles plus large au sein d’un même bassin.

Cette proposition, qui s’apparente à une petite révolution pour la carrière enseignante, mais aussi pour l’organisation des écoles, nécessiterait notamment une définition commune d’un statut enseignant valable dans toutes les écoles, en lieu et place des trois statuts actuellement en vigueur en Fédération Wallonie-Bruxelles (enseignement organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, enseignement officiel subventionné, enseignement libre subventionné) ainsi qu’une véritable politique des ressources humaines par bassin scolaire au sein des réseaux et entre ceux-ci. Elle impliquerait également de mettre en place, comme c’est déjà le cas dans de plus en plus d’écoles, des dynamiques d’évaluation formative et d’accompagnement des enseignants tout au long de leur carrière.

Ecolo défend aussi le fait qu’il faut permettre aux enseignants de diversifier et d’amplifier leur rôle dans l’école. Une manière de valoriser l’expertise accumulée par ceux-ci tout au long de leur carrière (et qui se perd malheureusement en fin de carrière) est de leur confier des responsabilités intermédiaires : responsable de l’accompagnement des enseignants débutants, responsable de projet, conseil de direction, personne-relais chargée de l’implémentation et du suivi des réformes, référent disciplinaire, « enseignant-relais », etc.

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